mercredi 29 octobre 2008

D'où viens-tu, berger ? - Mathyas Lefebure

Quatrième de couverture :

Cette odyssée grouille de vie, elle est euphorique et infernale, crue par moments, lyrique par d'autres, c'est à la fois pastoral et truffé des violences qui sont faites aux bêtes par les hommes et les loups. C'est plein d'ironie et de critique sur le système social et la folie du travail, mais c'est aussi politique et militant, ça sent le pastis et le canon de gros rouge, la sieste dans les prés de Rimbaud et la mort à tout instant. C'est juteux, c'est fumant aussi, c'est irrévérencieux, c'est d'une sensibilité qui ne trompe pas: festive et incisive. On mord dans ce livre comme dans un bon gigot...


Comme la quatrième de couverture en dit peu (et beaucoup à la fois) je vais résumé en quelques lignes l'histoire. Il s'agit de l'auteur, Mathyas, qui est, à 30 ans, publicitaire dans une grosse boîte de Montréal. Sur un coup de tête, il abandonne tout de cette vie, il décide de partir vers le sud de la France pour apprendre le métier de berger. Il idéalise ce métier pendant un moment avant d'être véritablement plongé dans cet univers finalement moins idyllique qu'il ne le croyait. Malgré ses mésaventures, il persévère dans le monde pastoral parfois cruel...

J'ai voulu lire ce livre lorsque j'ai regardé l'entrevue de Mathyas Lefebure à Tout le monde en parle. L'auteur n'a pas la langue dans sa poche, il fait preuve d'un humour spécial et il a des idées peu communes; de tout pour faire un bon livre, même si au départ, le sujet m'intéressait plus ou moins. J'ai déjà travaillé chez des jardiniers, des maraîchers et sur un petit ranch (vive les emplois d'été de campagne!) mais, je ne croyais pas que l'on pouvait rendre ce travail physique sur les terres avec les animaux bien intéressant dans un livre. Pourtant, j'avais peine à m'arrêter. Je n'ai détesté que les passages où l'on aborde la cruauté envers les animaux mais, je crois qu'il ne faut pas taire ces tristes événements. Heureusement, l'auteur est tout à fait contre.

Premièrement, l'écriture de Lefebure y est certainement pour quelque chose dans mon appréciation de ce livre. Cette écriture intelligente, tantôt poétique tantôt plus philosophique, est agrémentée d'un humour fin. J'adore sa manière de raconter des péripéties plutôt banales et de les rendre tout à fait fascinantes.

Deuxièmement, comme j'ai traversé, moi aussi, l'Atlantique pour voyager dans le sud de la France (durant 3 semaines) il y a quelques années, j'ai adoré retrouver ces décors fabuleux, les expressions colorées de ses habitants et la cuisine typique de cette région. Que de jolis souvenirs !

Finalement, le fait que l'histoire soit vraie ajoute aussi au piquant du livre. L'auteur donne une véritable leçon de persévérance à ses lecteurs. La fin du récit m'a particulièrement touchée. Sans vous la révéler, je dirai seulement que l'auteur y fait preuve d'une agréable sensibilité alors qu'il vit ce que je surnommerai le "blues du berger" lorqu'il redescend de sa montagne. J'adore le questionnement : "et après ?" 

2 commentaires:

Grominou a dit…

J'ai adoré moi aussi!

Marguerite a dit…

@ Grominou : Ce livre m'a réellement marqué. Apparemment, l'auteur nous concocte un deuxième livre (La Nef de Philomène). J'ai trouvé cette info sur son blog.